Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
La maitrise de l'écriture
Depuis quand les Mouzillonnais ont-il accès à l'école ?
La réponse à cette question invite à considérer des étapes.
Dans "Histoire de Vallet", les auteurs indiquent que le synode du diocèse de Nantes qui eu lieu en 1556 "prescrivait les petites écoles, c'est à dire l'obligation qu'il y eût près de chaque église au moins un maître chargé d'enseigner la grammaire et le catéchisme".
Cette prescription a peut-être permis le mise en place d'une école dans cette paroisse. Cependant nous ne disposons pas de preuve de l'installation de cette école.
Cependant, la lecture des registres de XVII et du XVIIIème siècle a déjà montré un accroissement des actes signés par une autre personne que le rédacteur des registres de la paroisse. Des Mouzillonnais avaient donc acquis les bases de la lecture et de l'écriture.
Un fait s'accentue au cours du XVIIIème siècle : le nombre de personnes capables de signer un registre paroissial augmente. Où ces Mouzillonnais se formaient-ils à la lecture, à l'écriture et au calcul ? Qui étaient ces maîtres et ces maîtresses d'école qui ont initié nos ancêtres à la lecture ? La question demeure.
On relève que les hommes sont plus nombreux que les femmes à posséder ces compétences.
Au début du XIXe siècle, la loi GUIZOT de 1833 donne une impulsion à ce mouvement de scolarisation. Cette loi impose à chaque commune la charge d'une école primaire. Cette loi a donné une impulsion dans la population française.
Cette volonté d'alphabétisation était déjà largement mis en œuvre à Mouzillon.
En consultant les registres de Mouzillon sur une période de 50 ans, de 1806 à 1856, plusieurs constatations peuvent être relevées :
454 mariages sont enregistrés. Le nombre moyen de mariage est de 9 par an ; mais cette moyenne cache des variations. La période où les mariages ont été les plus nombreux se situe entre 1806 à 1813. Dans cette période post-révolutionnaire, un phénomène vital, comme un sursaut, s'est peut-être produit.
66% des époux sont nés dans la commune de Mouzillon alors que 76% des épouses y sont nés. Cette différence de 10% peut avoir deux explications : soit par la coutume qui veut que le mariage se célèbre de préférence dans la commune de l'épouse, soit par le matriarcat qui oriente le couple à s'installer dans la famille de la femme plutôt que dans celle de l'homme. Quelque soit l'explication ce phénomène n'est pas anodin.
En consultant les signatures, il apparaît qu'à partir de 1831 la majorité des hommes sont capables de signer leur acte de mariage. A partir ce cette date on peut donc penser que la moitié des hommes de cette commune maitrise l'écriture. Pour les épouses, le phénomène est légèrement plus tardif : c'est à partir de 1846 qu'une majorité de femmes est capable de signer l'acte de mariage.
Deux documents mettent en valeur l'implantation de l'école
1 - Le recensement de 1836 précise que deux personnes avaient pour profession d'être enseignant : Séraphie ESSEAU, institutrice et Pierre PASQUEREAU, instituteur.
2 - le 20 janvier 1838, l'acte de décès de Jean SAUVION, né le 13 ventose an XIII à la Coudrière, fils de Jean SAUVION et de Marie BRANGER, demeurant à Beaurapaire, précise sa profession : Instituteur.
L'institution scolaire est donc bien implantée et solide. Son action va pouvoir se développer.
Comme l'ont souligné des démographes, quand dans une population une majorité d'hommes et une majorité de femmes maîtrisent l'écriture, le taux de natalité baisse nettement; les humains ne maîtrisent pas seulement l'écriture, ils maitrisent l'histoire et particulièrement leur histoire familiale. Cette constatation est nette à Mouzillon : alors que dans les années 1806-1817 le nombre des naissance est souvent supérieur à 50, en 1856 il est à 29. En 50 ans, le nombre des naissances a été divisé par deux alors que la population augmentait.
Lors du recensement de 1836, la commune compte 1444 habitants . La population de la communauté mouzillonnnaise a donc considérablement augmenté malgré les troubles des guerres de Vendée et malgré les décès liés aux guerres napoléoniennes.
En 1874, le préfet informe le conseil municipal que "le local où se tient l'école des filles de Mouzillon est de la plus grande insalubrité.
Dans sa délibération en date du 31 mai 1874, le conseil envisage l'acquisiton d'un terrain nécessaire à la construction d'un nouvelle école pour les filles.
Le 23 août 1874, le conseil municipal achète un terrain en vue de l'implantation d'une école des filles. Le devis estimatif des travaux s'élève à 17 818,41 francs. "Pour y faire face la commune de Mouzillon ne peut compter que sur ses ressources extraordinaires. Le conseil est d'avis que le prix de la vente de la maison d'école actuelle soit affecté à la construction du Projet. Cette ressource peut être évaluée à 3 000 francs. Il y serait aussi affecté le produit d'une souscription volontaire faite par les habitants de la commune pour le transport des matériaux, ces transports sont estimés à 1500 francs. Enfin pour compléter le sacrifices que la commune peut faire en faveur de l'oeuvre, le conseil est d'avis de voter une imposition extraordinaire de cinq centimes pendant cinq années ce qui produirait environ 1750 francs. Le total des ressources présentées : 6 250 francs. "
Finalement c'est le 20 juin 1875 qu'est acheté un terrain au sieur DENIS.
Il est prévu que cette école soit communale et dirigée par des congréganistes (en vertu d'un accord entre la fabrique de la paroisse et la congrégation).
Lors de la réunion du conseil municipal du 24 septembre 1882, il est demandé la création d'un poste d'un maître adjoint ou d'une maîtresse adjointe dans le mesure où le nombre d'élève est de 107 et que le local dispose de 2 classes.
Le recensement de 1881 compte 1544 habitants. La croissance de la population se poursuit. On peut penser que la réduction de la mortalité infantile se réduit et que les progrès de la médecine sont sensibles.
Dans cette première partie du XIXème siècle, avant même que l'école ne soit déclarée obligatoire par l’État français, la communauté humaine de Mouzillon avait réalisé une évolution déterminante dans la maitrise de l'écriture. Cette progression a précédé toutes les évolutions techniques qui se réaliseront au XXème siècle.
A partir de 1880, la loi FERRY va promouvoir une école obligatoire, gratuite et laïque. Cette loi va contribuer à la généralisation de l'enseignement primaire sur le terrotoire national.
A Mouzillon, la généralisation de l'enseignement va se faire
--> pour les garçons avec l'école qui était adjacente à la mairie puis sous la forme privé avec l'école Saint Joseph
--> pour les filles avec l'école implantée là où est le bureau de poste dans un premier temps, puis sur la route de la Baronnière dans un second temps
--> et à partir de 1975 par l'école de la Sanguèze qui est ouverte à tous.
Classe 1922-1923